Le point dans les vignes avec Richard Rottiers (09/07/15)


Une visite chez Richard Rottiers a été l'occasion de faire le point sur l'état des vignes après l'épisode caniculaire de la première semaine de Juillet. 

La première chose qui m'ait impressionné en arrivant au sud de Mâcon, c'est l'herbe qui était grillée partout sur tous les accotements. Comme si on avait passé un défoliant ! Il faut dire qu'il a fait particulièrement chaud dans le Rhône du 30 Juin au 7 Juillet avec des températures maximales de 40°C et des minimales qui ne sont pas passées sous les 20° la nuit. De quoi se poser des questions sur l'état des vignes...

Pour vérifier cela, direction une parcelle de Moulin-à-Vent de Richard Rottiers tout près de Romanèche-Thorins, au lieu-dit La Bruyère.

Carte La Bruyère

La Bruyère à l'extrême Est de l'appellation Moulin-à-Vent

En arrivant dans les vignes, on est vite rassuré car les effets de ces chaleurs n'ont pas beaucoup marqué les vignes. Richard explique que les sols profonds ont permis de limiter les conséquences qui sont plus importantes sur les coteaux de Fleurie ou Chiroubles par exemple. Quelques feuilles échaudées (effets cumulés du soufre et de la chaleur), quelques baies grillées qui n'iront pas au bout, des jeunes vignes qui perdent quelques feuilles à leur base et commencent à aoûter, voilà les quelques traces laissées par cet épisode qui reste quasiment sans conséquence pour l'instant.

Effets de la canicule début Juillet 2015

Les effets de cette première canicule restent très limités ici

Ce qui inquiète davantage Richard, c'est la sécheresse car comme partout dans la zone des crus, il n'y a quasiment eu aucune précipitation en Mai et Juin (entre 2 et 15 mm selon les endroits). Les réserves hydriques étaient très bonnes et dans les terroirs profonds, il n'y a pas encore de problème mais si cela devait durer la situation pourrait devenir très problématique.

Autre difficulté cette année, le ver de la grappe qui a attaqué les inflorescences en première génération et qui a dû être traité (traitement bio bien sûr) pour éviter que la seconde génération vienne perforer les baies.

Le ver de grappe est passé par là

Grappe touchée par le ver de la grappe

En conclusion, Richard est très optimiste à ce stade, d'autant que la sécheresse a du bon, il y a très peu de pression de mildiou et d'oïdium, ce qui permet de limiter les traitements et donc les quantités de soufre et de cuivre, et les vignes restent propres car l'herbe ne repousse pas beaucoup. Bref, une année plutôt tranquille surtout si on la compare à l'an dernier où l'herbe était bien envahissante.

Une dernière photo avant de reprendre la route... La vigne de Richard à droite, la vigne du voisin à gauche...

Moulin-à-Vent Climat La Bruyère (bio... pas bio)

Je laisse Richard aller arroser ces jeunes plants qui en ont bien besoin, non sans avoir regoûter des 2014 superbes, avec un fruit éclatant et des trames soyeuses qui tranchent avec celles des 2013 (même le Champ de Cour encore en élevage possède ce fruit si beau, d'ailleurs la mise sera avancée pour le conserver au maximum).

Je ferai ensuite un tour des vignes sur les autres crus qui me montrera des vignes plus marquées par la chaleur et le soleil, notamment sur les pentes les plus exposées de Chiroubles où certaines parcelles montrent des dégâts bien plus importants (feuillages et raisin très échaudés et/ou grillés).

A suivre !