Des nouvelles de Richard Rottiers (08/02/19)


 

Après 2 millésimes extrêmement compliqués pour lui (entre 80 et 90% de pertes sur ces Moulin-à-Vent en 2016 et 2017 en raison de la grêle), je suis allé dans les vignes avec Richard pour voir comment il abordait l’avenir. L’homme n’est pas du genre à se laisser abattre par ces évènements auxquels il fait face avec  pragmatisme.

2 évolutions majeures font leur apparition au domaine en 2017 :

-          l’agrandissement du domaine

-          la mise en place de filets anti-grêle

 

Voici une photo qui montre ses 2 évolutions dans le paysage de Moulin-à-Vent :

 

Mortperay 080219

 

Pour situer ceux qui connaissent la région, nous sommes à moins de 100m des bâtiments du Clos de la Roilette, juste en-dessous. A gauche du chemin, nous sommes en Fleurie et à droite en Moulin-à-Vent ; au dernier plan, on voit le hameau de Thorins avec son moulin.

La tache verte à droite de la photo, c’est une nouvelle parcelle de Richard, sur le climat Bruyères des Thorins (en limite de Carquelin) qui est équipé de filets anti-grêle ; nous y reviendrons. Au premier plan, toute la partie à droite du chemin, sur le climat En Mortperay, est également nouveau chez Richard. Depuis 2017, il y exploite environ 1,5 ha. Comme on le voit, il y a beaucoup de manquants dans certaines zones, suite à un manque d’entretien de la part de l’exploitant antérieur. Il va donc devoir arracher les secteurs les plus critiques et remplacer les manquants dans les autres, travail déjà entamé d’ailleurs.

Richard a également repris deux autres petites parcelles sur le climat Champ de Cour et La Delatte, elles sont sur la photo entre En Mortperay et Bruyères des Thorins, sur la droite de la photo derrière les arbres.

Voici un extrait de la carte du cru qui vous situe un peu mieux ces 4 nouvelles parcelles dans l’appellation :

 

Carte de Moulin-à-Vent Rottiers

 

Avec ses nouvelles parcelles, Richard reste concentré sur les mêmes secteurs que ses vignes historiques (La Teppe, Les Burdelines, Champ de Cour, La Bruyère), sur la commune de Romanèche-Thorins. Pendant les 3 ans de la conversion, les raisins de ces acquisitions seront séparés des autres déjà certifiés.

 

Revenons sur les filets anti-grêle. Richard est le premier vigneron du Beaujolais à en installer. Il a commencé par une petite parcelle de 20 ares (sur le climat Bruyères des Thorins donc) mais c’est un premier pas et même une expérimentation pour l’instant. Entre l’investissement conséquent (30 000 euros par ha environ) et l’impact visuel, il vaut mieux commencer doucement même s’il pense aller beaucoup plus loin dans l’avenir car il pense que les orages de grêle seront de plus en plus nombreux en raison du réchauffement climatique (il a d’ailleurs équipé plus de 4 ha à Chablis sur le domaine familial).

 

Filets anti-grêle relevés

 

Le fonctionnement de ces filets est très simple. Dès que la vigne débourre, les filets sont descendus de part et d’autre et protègent ainsi le feuillage jusqu’à la hauteur des piquets. La vigne dépasse cette hauteur en été de 30 ou 40 cm mais les raisins sont toujours situés sous le niveau des piquets et sont donc protégés.

Les filets ne sont théoriquement remontés que pour les vendanges mais Richard envisage tout de même l’opération une fois en saison pour effeuiller et ainsi aérer les zones de feuillage trop denses qui sont des foyers potentiels de maladie ou de pourriture.

 

 Sous les filets

Comme dit Richard malgré son investissement, il n’y a plus qu’à espérer que ces filets ne servent pas… mais il ne se fait guère d’illusions.

A suivre…